“On voit des visages agréables et souriants, des fleurs, des serviettes brodées avec lesquelles on accueille nos véhicules”, décrit par téléphone Andriï Jolob, commandant d’une unité médicale qui se trouvait alors à une cinquantaine de kilomètres de Kherson. Un autre soldat ukrainien a témoigné peu après être entré dans la ville et partagé avec l’AFP une vidéo qu’il a enregistrée alors qu’il s’approchait de la ville. Dans l’une d’elles, on voit une jeune femme à la campagne crier « Gloire à l’Ukraine ! et envoyer des bisous en direction de la voiture militaire. Dans une autre vidéo, des dizaines de citoyens saluent la voiture avec des applaudissements et des bouquets de fleurs, en criant « Nos sauveteurs ! », près d’un arrêt de bus arborant le drapeau national. “C’est comme ça partout”, assure ce militaire, qui souhaite rester anonyme. « Notre ennemi est habile et dangereux. Cette progression que nous voyons maintenant et la fuite des passagers vers le Dniepr, a vraiment été une surprise pour chacun de nous », commente Andriï Jolob. S’il éprouve de la “joie”, il échappe à ses attentes et reste “méfiant”, comme le recommandent constamment les autorités ukrainiennes, qui craignent un piège dans le retrait des forces russes. Le danger omniprésent est, selon lui, celui des mines posées par l’armée russe avant son départ et celui des munitions non explosées, qui peuvent exploser à tout moment.