En mars 2021, la nouvelle commune écologique de Strasbourg était au centre d’un vif contentieux avec l’Etat après avoir voté le principe d’une éventuelle subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction d’une mosquée. Ce jeudi 30 novembre, la séance du conseil municipal a été annulée par le tribunal administratif. La Justice a jugé “que la ville de Strasbourg n’avait pas respecté les critères de subvention des lieux de culte qu’elle s’était fixés” en 1999 et 2000, comme le fait qu’une demande de subvention soit intervenue “avant le début des travaux” et “soutienne par un plan de financement consolidé».

“Interventions extérieures” Le tribunal, occupé par des élus de l’opposition et la préfecture du Bas-Rhin, a également jugé que “la ville de Strasbourg n’a pas prouvé que le versement de la subvention était d’intérêt public local”. En 2021, le ministre de l’Intérieur, Géral Darmanin, a accusé la municipalité de financer des “interventions étrangères” sur le sol français. Il avait souligné le fait que l’association turque Millî Görüs, exploitante de ce chantier, “avait refusé de respecter la charte de l’islam de France”. Ce jeudi, Gérald Darmanin a “salué” la décision du tribunal administratif. A Strasbourg, la construction de cette mosquée est toujours en cours. Après la polémique, le club Millî Görüs avait finalement abandonné la demande de subvention de la mairie, comptant sur des dons privés pour financer l’espace. Invoquant d’abord la loi locale en vigueur en Alsace-Moselle qui autorise le financement public des lieux de culte, la municipalité de Strasbourg a finalement approuvé de nouvelles règles en la matière en septembre dernier. Ils limitent notamment la participation de la commune au financement des lieux de culte et renforcent la concertation avec l’Etat.